Ah les sous… Question cruciale n’est-ce pas ? La première question que tous les freelances qui nous approchent se posent avant de décider si la CAE est un format qui pourrait leur convenir, c’est bien sûr celle de la finance. Suis-je gagnant·e financièrement en troquant le statut de freelance pour celui d’entrepreneur-salarié au sein d’une CAE ? Combien ça va me coûter ?
On ne va pas te mentir, chez Boots and Cats, c’est aussi une question que les fondatrices se sont posées avant de se lancer dans l’aventure. Et il a fallu peser le pour et le contre. Alors voici sept points financiers à avoir en tête si tu envisages de rejoindre une CAE !
1. CAE = coucou les charges !
Je fais partie de la team « autant crever l’abcès tout de suite ». Alors allons-y : en CAE, tu dois prendre en compte les charges patronales et salariales. Et ce n’est pas négligeable…
Avec le régime de la micro-entreprise, il faut prévoir un taux de cotisation de 21,20% de ton chiffre d’affaires (hors dispositif d’exonération de charges, type ACRE, etc.). À cela s’ajoute la CFE (cotisation foncière des entreprises), une fois par an, calculée selon le lieu où tu exerces ton activité et selon ton chiffre d’affaires.
En CAE, il faut déduire les charges patronales et les charges salariales. En parallèle, il faut aussi compter une commission pour les frais de fonctionnement de la CAE (tu retrouves le même système chez les sociétés de portage salarial). Cette commission varie généralement entre 10 et 15% du CA de l’entrepreneur-salarié et permet de faire tourner la boutique : gestion des paies, tenue de la comptabilité, communication, etc.
Tout cela mis bout à bout représente quasiment 50% de ton chiffre d’affaires reversé à l’administration. Oui, ça fait mal. Mais la bonne nouvelle c’est que tout cet argent ne part pas en fumée, on t’explique pourquoi juste en dessous.
2. En CAE, tu retrouves les avantages sociaux du salariat
Si tu es encore entrain de me lire à ce stade, c’est que tu as passé la barrière psychologique des charges sociales. Et tu vas voir, les points qui suivent sont assez cool !
Qui dit charges sociales, dit aussi avantages sociaux. Lorsque tu intègres une CAE, tu deviens salarié·e de la structure, ce qui veut dire que tu cotises pour ton chômage, ta retraite, ta santé, ta mutuelle, tes congés payés… Autant de cotisations qui te sauveront la vie le moment venu.
Spoiler : la protection sociale des freelances indépendants, c’est vraiment pas la joie. Pour bénéficier de couvertures aussi intéressantes qu’en salariat, il faut nécessairement souscrire des complémentaires, ce qui représente un coût important et de la paperasse à gérer en plus. Et personne n’a envie de ça.
3. À toi le CDI en CAE (et les avantages qui vont avec)
Intégrer une CAE, c’est avoir à la clé… Le saint CDI (oui, le fameux contrat de travail à durée illimitée) ! Non pas que l’on soit en quête du CDI à tout prix, mais pour ton banquier ou ton futur proprio, crois-moi, ça a son importance.
Donc voilà, une bonne chose de faite.
4. Délègue la partie administrative et gagne du temps sur la production
En rejoignant une CAE, tu délègues toute la partie gestion et administrative à la structure qui t’accueille. Adieu la compta (enfin, rien ne t’empêche de tenir tes petits tableaux hein), les papiers, les relances clients, l’administration fiscale, toussa, toussa.
En clair, un gain de temps précieux que tu peux consacrer à tes prestations, au conseil client et au développement de ton activité… Qui te permettra de gagner encore plus de sous !
5. Profite du réseau de la CAE pour faire du business…
Qui a dit que l’entrepreneuriat c’était forcément avancer seul·e de son côté ?
L’un des gros avantages de la CAE par rapport au freelancing, c’est son aspect collaboratif. Bien que chaque entrepreneur salarié mène sa propre barque avec ses clients, il intègre à travers la CAE un modèle entrepreneurial collectif. Il est donc possible de partager du business, des ressources, des compétences ou encore de collaborer sur des projets avec les autres membres du collectif.
Et ça quand on est entrepreneur, c’est un vrai plus !
D’ailleurs, le savais-tu : chaque CAE est légalement tenue de proposer un accompagnement gratuit à ses entrepreneurs-salariés pour les aider à développer leur propre activité. Cela peut aller du simple entretien annuel à de véritables programmes de formation, qui t’aideront à voir plus loin pour ton business. On t’encourage à bien te renseigner auprès des CAE que tu prospectes pour savoir ce qu’elles peuvent te proposer à ce niveau-là !
6. … Et pratique des tarifs en conséquence !
Et toi comment tu fixes tes prix ? En voilà une question épineuse pour bien des freelances. Chez Boots and Cats, on ne te le dira jamais assez : détermines un tarif qui reflète la juste valeur de ton travail et de ce que tu apportes à ton client !
Notre vision est la suivante : en CAE, tu es en mesure de faire jouer le collectif et d’apporter un panel d’offres plus large à tes prospects que si tu naviguais en solo. Après tout, ne dit-on pas « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » ? Alors profites de cet aspect et pratique des prix qui intègrent tout ce que le collectif peut apporter à ton client et que tu ne pourrais pas forcément lui apporter seul·e.
7. La cerise sur le gâteau
Puisque cet article parle de finance, on t’a gardé l’effet kiss cool pour la fin. Sache que selon les CAE et leur politique de fonctionnement, il est possible de toucher une participation annuelle calculée sur les bénéfices de l’entreprise et disposer d’un plan d’épargne salarial.
Allons plus loin : dans ses trois ans d’activité au sein de la CAE, l’entrepreneur-salarié peut, s’il le souhaite, intégrer le cercle des associés. Là encore, selon le fonctionnement de la structure, il lui sera alors possible de percevoir des dividendes sur les bénéfices réalisés.
Tu l’auras compris, la question financière en CAE ne se résume pas qu’aux charges à payer, elle intègre bien d’autres aspects que l’on te conseille de prendre en compte. Tu as désormais toutes les cartes en main pour décider si la CAE est un modèle qui te correspond financièrement.
Et si tu as des questions, n’hésite pas à nous faire un coucou, nous nous ferons un plaisir d’échanger avec toi !
Crédit photo : Alexander Grey