Si tu nous connais un peu, tu n’es pas sans savoir que Boots and Cats est… une CAE ! Peut-être en avais-tu entendu parler avant, peut-être pas. Ce qui est sûr, c’est qu’après avoir lu cet article, tu seras (quasi) incollable sur le sujet.

Coopérative d’Activité et d’Emploi, kézako ?

Fin du suspens, voici ce qui se cache derrière ces trois lettres : CAE = Coopérative d’Activité et d’Emploi.

Bon l’acronyme c’est bien, mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Si tu vas faire un tour sur Wikipédia, tu y trouveras la définition suivante : “La CAE est une structure qui permet la création et le développement d’activités économiques par des entrepreneurs-salariés (personnes physiques). Les CAE proposent une alternative à la création d’entreprise classique à toute personne souhaitant se mettre à son compte, pour vivre de son savoir-faire, tout en bénéficiant de droits sociaux, en étant accompagnée et en mutualisant des ressources (accompagnement, comptabilité, etc.).”.

Mais finalement, comment ça marche et qu’est-ce que cela implique vraiment ?

Ça vient d’où la CAE ?

Pour bien comprendre la raison d’être de cette forme juridique, il convient de faire un petit retour en arrière.

La CAE a été pensée pendant une période qui a vu l’essor et la création de nombreux projets autour de l’économie sociale et solidaire. À l’origine, il s’agissait de coopératives créées à l’initiative de travailleuses sociales militantes, qui voulaient s’affranchir des diktats imposés autour de la création d’entreprise.

L’objectif était simple : sécuriser l’entrepreneur en lui permettant de tester et développer son activité, sans avoir à créer de forme juridique, ni gérer la paperasse associée. La CAE offre également un accompagnement à ses entrepreneurs pour « apprendre à entreprendre » sans se soucier des questions administratives, fiscales ou comptables.

Ce n’est que très récemment, en Octobre 2015, qu’un décret d’application de la loi sur l’économie sociale et solidaire reconnaît officiellement le statut de CAE et son fonctionnement, ainsi que le statut d’entrepreneur-salarié

Fun fact : la toute première CAE a vu le jour en 1995 à Lyon (ouais, on est un peu chauvines) !

Qu’est-ce qui se cache derrière la CAE ?

C pour Coopérative : une coopérative, c’est l’association de personnes qui se réunissent volontairement pour satisfaire des besoins économiques, sociaux et culturels communs, au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. En clair, c’est un regroupement de personnes qui ont les mêmes aspirations à créer un projet dans lequel ils peuvent mutualiser des moyens, tout en ayant leur mot à dire.

Pour les petits malins qui nous diront : « Oui, mais qui dit coopérative dit SCOP, et non CAE ! »

Certes. On connait tous différentes formes juridiques d’entreprise : la SARL, la SA, l’EURL, la micro entreprise… Et bien la SCOP (Société Coopérative de Production) est statut qui bénéficie d’une gouvernance démocratique et d’une répartition des résultats affectée en priorité, à la pérennité des emplois et du projet en lui-même

La CAE est ainsi le résultat d’une SARL ou d’une SA à laquelle on aura ajouté un statut SCOP pour qu’elle puisse bénéficier d’une gouvernance démocratique.

A et E pour activité et emploi : le principe même d’une CAE, c’est de réunir des entrepreneurs qui souhaitent tester une activité sans avoir à créer une structure juridique. Appelle cela comme tu le souhaites (incubateur, pépinière…), le résultat final est là : une seule entité juridique et financière qui regroupe des entrepreneurs salariés qui travaillent pour des clients individuels ou communs.

10 choses à savoir sur le fonctionnement d’une CAE

Le gros point fort du format CAE, c’est de permette à des entrepreneurs de pouvoir développer leur projet comme s’ils étaient freelance, tout en bénéficiant du cadre et des avantages du salariat (oui, tu as bien lu).

Voici donc 10 choses concrètes à savoir sur le statut d’entrepreneur-salarié :

  1. L’entrepreneur-salarié bénéficie d’un contrat CESA qui lui permet de bénéficier des avantages du statut salarié sans en subir les liens de subordination (en clair, tu es salarié mais tu n’as de comptes à rendre à personne sur la manière dont tu travailles).
  2. Il est rémunéré à hauteur du chiffre d’affaires qu’il génère
  3. Il bénéficie des mêmes avantages sociaux que s’il était en salariat (cotisations sociales, retraite, chômage, maladie…)
  4. Il facture ses prestations via une seule entité juridique, qui est la même pour tout le monde : celle de la CAE
  5. Il peut partager son savoir-faire et ses compétences avec les autres entrepreneurs-salariés, autour de projets communs : la force du réseau on te dit !
  6. Selon la politique de la CAE, il peut toucher une participation annuelle
  7. Au bout d’un certain temps (et selon la politique de la CAE), il peut devenir l’un des associés de la coopérative
  8. Ses clients restent bien les siens juridiquement et ce, même le jour où il décide de quitter la CAE
  9. Une CAE se doit légalement de proposer un accompagnement accessible et gratuit à tous ses entrepreneurs-salariés
  10. Selon la politique de la CAE, chaque entrepreneur-salarié doit verser une cotisation sous forme de forfait ou de % du CA généré pour assurer le fonctionnement de la structure.

On espère que cet article aura attisé ta curiosité et qu’il t’aura permis d’en savoir plus sur ce merveilleux format juridique qu’est la CAE ! 😇

Des questions ? Pour en savoir plus sur la CAE et sur BOOTS & CATS lab, n’hésite pas à nous faire un coucou, nous serons ravies d’en discuter avec toi !

Post-scriptum : un grand merci à Cécile Emery, qui m’a largement inspirée pour écrire cet article 😉

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