Travailler en équipe n’est simple nulle part. En CAE, le challenge est double car nous sommes par essence, un collectif d’indépendants. Et pourtant, c’est depuis que j’ai intégré Boots & Cats, que j’ai retrouvé l’envie de faire partie d’une équipe !
Les spécificités de la CAE
Une équipe en CAE ce n’est pas une équipe de travail ordinaire. Déjà, parce que le cadre même de la coopérative l’invite à inventer une nouvelle manière de faire et d’être. Pour rappel, une CAE comme Boots and Cats est une coopérative d’activités et d’entrepreneur.e.s. Chaque membre est indépendant·e et si nous sommes salarié·es avec le même numéro de Siret sur nos factures, le salaire que nous percevons chaque mois a une seule et même source : notre chiffre d’affaires individuel.
Alors, il s’incarne comment le travail d’équipe me direz-vous ?
Une CAE a un mode de gestion coopératif, c’est-à-dire que nous sommes tous susceptibles d’apporter des idées, challenger une décision, proposer des actions. En AG, c’est une personne = une voix. Au-delà du simple fait d’être une SCOP, nous sommes aussi une SARL avec une gérante mais chaque sujet stratégique est apporté en cercle dédié donc le lead est alternativement attribué à un membre de la coopérative. Par exemple, nous sommes actuellement en train de préparer la certification Qualiopi pour Boots & Cats. C’est le cercle Formation qui mène à bien ce projet et les quatre membres qui le composent se sont répartis les tâches en équité pour garantir son succès. Chacun met la main à la pâte car on sait à quel point ce sera demain un avantage stratégique pour nous individuellement en tant que formateur… et aussi en tant que collectif pour attirer plus d’indépendants !
Les avantages & les challenges
Certains nous posent la question : comment gérez-vous la concurrence entre vous ?
C’est drôle parce qu’on se pose pas la question nous. Alors, du coup, merci de vous inquiéter pour nous !
Sans rire, c’est un sujet intéressant à explorer et d’ailleurs, Audrey en fait un joli article il y a peu.
La concurrence existe, qu’elle soit dans la CAE… ou pas. Surtout en externe d’ailleurs. L’avantage d’être une petite structure avec peu de personnes, c’est qu’on apprend plutôt vite à se connaître, à collaborer, échanger… Et parfois, certaines synergies émergent. Par exemple, dans mon activité de coach professionnelle, il peut m’arriver d’avoir besoin de faire appel à d’autres coachs ou formateurs dans le cadre d’une prestation. Je préfère confier la mission à l’un.e de mes collègues que je connais chez Boots & Cats si j’ai la compétence à dispo ! Il en est de même pour Audrey qui fait régulièrement appel à certains membres de la CAE dans le cadre de “projets école” qu’elle accompagne.
Et puis, autre exemple : Sophie a fait une pause “bébé” fin 2023. En tant que rédactrice web, elle a eu besoin de quelqu’un de confiance pour le relai sur ses clients en attendant qu’elle revienne. C’est moi, avec mon autre casquette de rédactrice, qu’elle a choisie. On a tellement apprécié travailler ensemble, qu’on a eu l’idée de créer un pôle “rédaction” au sein de la coopérative pour joindre nos forces et donner plus de valeur à nos offres. Sur le papier, on paraît concurrentes, en réalité, on travaille tellement bien ensemble et les choses sont si clairement définies entre nous qu’on a qu’une envie : se retrouver régulièrement pour co-worker ensemble et s’entraider sur nos missions respectives !
Ce qui peut être parfois complexe à gérer est la priorisation des sujets entre nos business respectifs et les projets CAE. Évidemment, ce sont les tâches à chiffres d’affaires qui priment. Mais il est tout de même important dans certains cas de faire avancer les projets de la coopérative sous peine d’inertie. Il est donc essentiel de se parler, de mettre en place une communication qui fonctionne et de faire en sorte que les rôles de “lead” changent assez régulièrement pour ne pas épuiser, tout en gardant un peu de stabilité. C’est une question de gymnastique et de responsabilité individuelle ce qui peut perturber au début, surtout lorsqu’on est habitué au style de management “classique” des entreprises françaises.
Un management horizontal tel qu’il se pratique dans notre CAE ne laisse pas de place aux “touristes”. Tu ne peux pas faire partie d’un groupe projet pour la gloire sans lever le petit doigt, ça ne marche pas.
Et c’est peut-être ça finalement la clé de la réussite !
Pourquoi j’y trouve mon compte ?
Après un parcours de RRH en PME, start-up puis associée dans ma propre boîte, j’avais toujours expérimenté le même style de collaboration : travailler sur des sujets où les égos de chacun jouent des coudes pour se faire mousser. Même avec la meilleure bienveillance, peu de choses sont faites gratuitement dans le monde de l’entreprise traditionnelle.
Quand on rejoint une coopérative, on rejoint aussi un mode de pensée, une autre manière d’entreprendre. C’est nécessaire de comprendre ça et d’adhérer à nos valeurs de partage et d’entraide. Sinon, autant monter sa micro.
C’est exactement ce que je recherchais en 2022 après avoir revendu mes part : rejoindre un modèle alternatif où les notions de coopération et de respect ne sont pas juste des jolis mots qu’on sort pour “faire bien”.
Pour moi, pari gagné avec Boots & Cats !
Crédit photo : Ilyuza Mingazova